Printer Friendly Version 29 octobre 2022 - I. Dacic : L'Occident voudrait que nous acceptions tacitement l'adhésion du Kosovo-Metohija au Conseil de l’Europe @ 31 October 2022 02:18 PM

 

Le ministre des Affaires étrangères Ivica Dačić a déclaré aujourd'hui que l’on fait pression sur la Serbie et les pays de l'UE qui n'ont pas reconnu le soi-disant Kosovo pour qu'ils n’assistent pas à la session du Conseil de l'Europe, où sera statué sur le début du processus d'admission du soi-disant du Kosovo à cette institution, afin d’y consentir tacitement.

-Pour nous, c'est la position la plus difficile en Europe, car le plus grand nombre de pays européens ont reconnu le Kosovo. L'équilibre des pouvoirs au sein du Conseil de l’Europe est tel qu'il garantit que peut-être cette décision passera. Le principal obstacle à leur volonté est que jusqu'à présent, il n'est jamais arrivé qu'un pays soit accepté sans consensus, et c'est pourquoi des pressions sont exercées sur nous. Ils veulent montrer que maintenant qu'ils ont expulsé la Russie du CE, ils sont unis et c'est pourquoi ils font pression sur nous et sur les pays qui n'ont pas reconnu le Kosovo pour qu'ils ne soient pas présents à la session, afin que nous acceptions pratiquement tacitement que cette procédure commence, a déclaré Dačić pour Tanjug.

Il a souligné que la question du conflit en Ukraine est étroitement liée à la question de l'intégrité territoriale de la Serbie à travers le respect des principes du droit international.

Dačić a rappelé que la position de la Serbie est toujours la même, qui est de respecter les principes de souveraineté et d'intégrité territoriale.

-Si la réponse de la partie occidentale à notre intégration territoriale était la même que dans le cas de l'Ukraine, alors nous n'aurions pas un tel dilemme, mais ici on peut voir qu'il y a en quelque sorte deux poids deux mesures pour les deux parties, c'est-à-dire que chacun interprète les principes du droit international comme cela lui convient à un certain moment, de sorte que lors de la même session du Conseil de l'Europe, vous pouvez entendre un soutien ferme à l'intégrité territoriale de l'Ukraine et un soutien à Priština pour que le Kosovo devienne membre du Conseil de l'Europe. Comment pouvez-vous réunir ces deux choses-là, a déclaré Dačić.

Il a dit que le Conseil des ministres du CE est actuellement présidé par l'Irlande, qui a promis au prétendu Kosovo d’engager la procédure d'adhésion de la province serbe à cet organe.

-Toutefois, leur présidence touche maintenant à sa fin et c'est pourquoi le 3 est très important pour voir ce qui va se passer, car il y a un plan irlandais-allemand avec des formulations qui ne sont pas très explicites qu'ils soutiendront le Kosovo, mais que l’on envoie ceci  pour un examen plus approfondi. Nous sommes absolument contre l'ouverture de toute procédure et nous nous battrons pour cela jusqu'au bout, et c'est la première grande chose à laquelle je suis confronté en tant que ministre des Affaires étrangères, a souligné Dačić.

Il a estimé que le Premier ministre des institutions intérimaires de Priština Albin Kurti se comporte ainsi parce que nulle part en Occident on ne peut entendre une déclaration selon laquelle Priština fera face à des sanctions si elle n'est pas constructive, mais d'un autre côté, quand il s'agit de la Serbie, «on parle du passage à tabac».

-C'est cynique pour quelqu'un de dire qu'il condamne, mais qu'il ne prendra aucune mesure contre eux. Je pense qu'il commence à les agacer un peu. Parce que lorsque vous considérez que quelqu'un vous appartient à 100%, cela signifie qu'il doit faire tout ce que vous dites. Il fait parfois quelque chose hors de la boîte maintenant. Ils ne voudraient pas qu'il y ait de problèmes, et Kurti les provoquera. Que ce soit directement en saisissant des voitures ou en les punissant, mais cela provoquera une réaction des Serbes, a estimé Dačić.

Il croit que le fait qu’au soi-disant Kosovo ils ne veulent pas organiser d'élections pour les conseils des minorités nationales, c'est leur souhait de montrer qu'ils n'ont plus aucun lien avec la Serbie et qu'ils ne veulent pas que quoi que ce soit qui fasse partie du système de pouvoir serbe soit mené sur le territoire que les Albanais ont déclaré «la République du Kosovo».

Dačić a dit que le président Aleksandar Vučić avait présenté lors de la session du Conseil de sécurité nationale son point de vue sur le plan franco-allemand pour le Kosovo-Metohija et sur la démarche concernant les plaques d'immatriculation des voitures envoyée à la Serbie par le Quint.

-Le président a clairement dit qu'il est incontestable que nous serons constructifs et que nous ne contribuerons aucunement à être accusés d'obstruction et d'éventuels incidents, mais que nous ferons tout pour protéger les intérêts nationaux et notre peuple au Kosovo-Metohija, a rappelé Dačić.

Il a souligné que la proposition franco-allemande était présentée de manière inacceptable pour la Serbie, car elle implique qu'une solution politique pour le Kosovo-Metohija n'est pas discutée.

-Ils pensent qu'il n'y a rien à dire sur une solution politique, car elle s'est terminée par la déclaration d'indépendance, et que le principal problème est comment anesthésier la Serbie pour qu’elle l’avale, en proposant des plans pour l'avenir, a dit Dačić.

Il a ajouté qu'il ne s'agit pas de la version finale du document, car il ne sera pas décidé par la France et l'Allemagne de manière autonome, mais le dernier mot sera donné par le Conseil de sécurité de l'ONU.

-Tous les séparatistes du monde utiliseront l'argument que le Kosovo a utilisé lorsqu'il a pris la décision unilatérale de déclarer son indépendance et utiliseront l'avis consultatif de la Cour internationale de justice. Ceci est désormais utilisé par la Russie, même si elle ne reconnaît pas le Kosovo, pour reconnaître les républiques sécessionnistes d'Ukraine. Les pays occidentaux ont déclaré que le Kosovo n'est pas un précédent, mais un cas sui generis et que personne ne devrait s'y référer. C'est pourquoi ils veulent l'éliminer de la liste des sujets problématiques dès que possible, a relevé Dačić.

Il a souligné que de telles attentes ne sont pas réalistes, car la Serbie n'acceptera pas une telle chose.

-Nous voulons une solution équitable qui doit être basée sur l'accord de la Serbie et du peuple serbe vivant au Kosovo-Metohija. Sans notre consentement, et nous ne consentirons que si nos intérêts sont satisfaits, tout plan n'a aucune chance de réussir, a indiqué Dačić.

Il a appelé l'Occident à être pratique vis-à-vis de la Serbie et a ajouté que cela signifie que la Serbie ne peut pas répondre à leurs demandes tant qu'elle ne voie pas qu'il y ait quelqu'un qui l'aidera à protéger ses intérêts.

-Non pas que, d'une part, ils lui proposent d'imposer des sanctions à la Russie, et d'autre part, que le Kosovo rejoigne le CE. Qu'obtient la Serbie? Nous voulons une relation équitable, nous voulons une relation qui sera fondée sur le droit international, a souligné le ministre des Affaires étrangères.

Concernant les relations entre la Serbie et l'Occident, il a estimé que la Serbie a toujours eu une «course avec une arrivée remise».

-D’abord c’était arrêtez Karadžić, Mladić et tous les autres. Dès que cela a été terminé, il y a eu la question du Kosovo, ensuite maintenant l'introduction de sanctions contre la Russie. Que se passera-t-il si nous imposons des sanctions à la Russie?, a-t-il demandé.

Dačić a déclaré que la Serbie avait besoin d'une main tendue, comme elle a tendu la main aux autres.

-Je ne sais pas si nous pouvons espérer cela, mais tout le monde devrait comprendre que de telles actions injustes envers la Serbie, qui ne respectent pas nos intérêts nationaux et étatiques, où ils nous rient au nez en disant que nous ne devons pas mentionner notre intégrité territoriale, mais nous devons imposer des sanctions à la Russie, en raison de l'intégrité territoriale de l'Ukraine, chaque agissement qui favorise le Kosovo et ne respecte pas notre intérêt national, ne nous rapproche pas de la civilisation occidentale. Cela nous pousse plus fort dans les bras de nos vieux amis. C’est de leur faute, a souligné Dačić.

Il a estimé que dans la période à venir, la position du président Vučić sera très difficile et alourdie de nombreuses menaces.

-Je crois que sa position qu'il a exprimée est claire et nette: la paix, la paix et nous n’aurons de cesse de le répéter, mais ne nous forcez pas à nous défendre, a souligné Dačić.

Source/photo: Tanjug