Printer Friendly Version 04/08/2021 - Pourquoi les Serbes pleurent et la Croatie célèbre – Bilan tragique de „Oluja“ @ 4 August 2021 05:30 PM

Ce jour –là, il y a 26 ans, le 4 aout 1995, les Forces armées de la République de Croatie (HV), avec l’approbation et le soutien de l’OTAN, en coopération avec les forces du Conseil de défense croate (HVO) et de l’armée de Bosnie -Herzegovine (BH), ont mené une agression contre la Dalmatie du nord, la Lika, Kordun et Banija, c’est-à-dire la région autonome serbe de Krajina, qui faisait partie  de la République serbe de Krajina (RSK) en ce moment là.

Indépendamment du fait que cette zone était sous la protection des Nations Unies (les secteurs dits „Sud“ et „Nord“), et que la veille les représentants de la RSK, à Genève et à Belgrade, avaient accepté la proposition de la communauté internationale pour une solution pacifique du conflit, une agression brutale a été menée contre la RSK.
Contre les modestes forces des Serbes de Krajina, au nombre d’environ 30.000 soldats, environ 200.000 soldats étaient engagés. La lutte inégale ne dura que quelques jours, le temps qu’il fallut pour briser la résistance de l’armée serbe de Krajina. Les habitants de cette partie de la République Serbe de Krajina, plus de 220.000 d’entre eux, se replient vers la Republika Srpska (BH) et la Serbie.
Célébration croate de „Oluja“, dans laquelle plus de 200.000 personnes ont été expulsé et 1.200 civils ont perdu la vie (au total 1.852 personnes, selon Veritas), est marquée comme une grande fête, tandis que la République de Serbie et la République Srpska (BH) pleurent ce jour-là. Depuis 2014, la République de Serbie et la République Srpska (BH) commémorent cette journée comme la Journée du souvenir des victimes et des Serbes expulsés dans l’action armée „Oluja“.
Le bilan de l’opération militaire „Oluja“, hormis les pertes humaines et les terribles dégâts matériels causés aux installations en RSK (notamment églises orthodoxes, musées, cimetières, pierres tombales…), est un changement complet de la structure ethnique de la République de Croatie. Selon le recensement de 1991 en République de Croatie vivaient 581.663 serbes (ou 12,2 % de la population totale), tandis que le recensement de 2011 a montré que le nombre de Serbes a diminué à moins d’un tiers – 186.633 (4,36% de la population totale).
Ainsi, en vingt ans, 400.000 serbes ont „disparu“ de la Croatie.
Ce qui est inquiétant, c’est que personne parmi les dirigeants politiques et militaires de la République de Croatie n’a été tenu responsable devant le Tribunal Pénal de la Haye (TPIY) pour ses crimes graves. Dans l’acte d’accusation du  TPIY contre les généraux croates Ante Gotovina, Ivan Čermak et Mladen Markač, „Oluja“ a été qualifié d’un crime commun visant à expulser définitivement et par la force la plupart des Serbes de l’ex –RSK. Cependant aucun des accusés n’a été condamné, ce qui est une tâche sur les pages de la „justice“  internationale écrites par le TPIY.
La justice que les victimes méritent, pour ne pas dire plus, n’est pas rendue. Cela profite à ceux qui tentent de dissimuler les crimes commis contre le peuple serbe pendant la Seconde Guerre mondiale. En quatre ans  d’existence, la création collaborationniste, l’Etat indépendant de Croatie (NDH) a commit un génocide contre la population serbe sur son territoire. L’horrible histoire du camp de concentration de Jasenovac, dans lequel ont été commis des crimes qui dépassent, dans leur cruauté, tout ce qui a été vu pendant la Seconde Guerre mondiale, est enveloppée d’un voile de silence et on en parle à peine aujourd’hui.
La République de Serbie tend la main à la réconciliation à tous et souhaite les meilleures relations possibles avec tout le monde dans la région, mais cela ne signifie pas que la Serbie peut permettre que la tragédie du peuple serbe, à la fois pendant la Seconde Guerre mondiale et pendant l’action „Oluja“, tombe dans l’oubli. La République de Serbie, ainsi que la République Srpska (BH) luttera, toujours et partout, contre le silence  sur les victimes serbes, et pour la mémoire et le souvenir des victimes innocentes dont le seul péché était qu’elles soient serbes!